Papier… Papelard
Un support qu'on aime pour sa fragilité, mais surtout sa disponibilité... Et puis le clin d'oeil à l'enfance.
En rouleaux...
En feuilles et feuillets...
A maroufler
Ou laisser flotter...
Un support des plus classiques
Pour des pratiques qui le sont moins
La toile me poursuit… Ou alors c’est moi qui reste attaché à la part d’artisanat qu’elle véhicule, car il est vrai que de ce côté là il ne me reste pas grand chose.
Sous des matérialisations aussi diverses qu’improbables, allant du rassurant petit châssis tendu avant le premier coup de pinceau, à des toiles libres, clouées et travaillées à même le mur…
Apprêtées à ma façon, rarement blanches, souvent recyclées…
Important dès lors dans mon travail une notion qui m’est chère, et que l’histoire de l’art appelle le repentir
Rapport d’activité(s) & quant à soi
2006
[...] Restent ces objets qu'il prend pour sujets, et d'abord cette brocante familière peuplée de pinces et de clés qui, réels ou dessinés, ne sont rien sans la main humaine. Voilà qui parle à l'archéologue incurablement terre-à-terre que je suis. Il faut dire que du grattoir en silex à l'amphore, l'archéologue est très porté sur l'outillage et autres objets usuels; et que contrairement à l'historien de l'art, cet indécrottable chercheur de vécu s'intéresse à l'emploi bien plus qu'à l'aspect, à la fonction plus qu'à la forme. Dès lors, il perçoit dans le Rapport d'activité d'Eric Martinet comme un rappel de ses rapports de fouille: des trouvailles, des fragments, des outils... anodins mais porteurs d'une histoire. [...]
Repentirs & figurants
1994
- -
La liberté
1999
lorem
En-têt(é)
2010
Une bonne soixantaine de ce qu'il faut bien se résoudre à considérer comme des autoportraits.
Une bonne soixantaine donc... En une quinzaine d'années.
Bien plus s'il s'agissait de prendre en compte les travaux (nombreux) où apparaissent une figure plutôt fantomatique, mais
dont la silhouette, sentinelle vigilante, laisse présager une position bien particulière quant à mes petites affaires.
Veiller...
Veiller sur le (bon)déroulement de mon travail sans doute!
Que je me sois concentré, au fil de ces années, sur une noria d'objets en tous genres, tous extraits d'un quotidien laborieux, attaché plus précisément à ceux dont l'intérêt plastique m'aura paru aussi engageant que prometteur (ah esprit des formes...
Quand tu nous tiens!) ou orientés vers ce que Pérec appelait des espèces d'espaces (ceux qui séparent les échelons d'un escabeau aussi bien que ceux dans lesquels j'ai trouvé abri, mes différents ateliers), j'en suis toujours, aussi invariablement qu'irrégulièrement, revenu à peindre, dessiner, graver ma tête...
A moins que ce ne fût ce que j'avais derrière!
Estampes
Travaux réalisés au sein de l'atelier Raymond Meyer
Tracer, creuser, glisser, insister... Imprimer... Ou plutôt révéler...
En-têt(é)
Un homme seul est-il vraiment en mauvaise compagnie..?
Sur la figure…
Le travail sur la figure tient, depuis longtemps, dans mes travaux une place importante sinon prépondérante.
L’ambition première était sûrement de se frotter à quelque chose de minimal (si!) et d’essentiel, une forme de théorème constituant l’un des piliers de l’expression visuelle et plastique.
L’ambition donc de retrouver (par ce canal) les épures de l’art cycladique, les spectres de l’art pariétal. Quelque chose de très formulé, recentré sur l’essentiel des agents plastiques, mais paradoxalement d’insaisissable, quelque chose qui se niche entre l’ombre et le fantôme.
Une histoire de cristal et de fumée… Peut-être.
Je dois constater qu’au fil des ans, des préoccupations plus crues sont venues animer cette ambiance de laboratoire. Des préoccupations qui m’ont fait basculer petit à petit de la figure au portrait, et singulièrement au seul possible pour l’instant l’autoportrait.
De briques et de broc…
Mon travail se nourrit somme toute de peu de choses…
Parfois la pauvreté de cette substance me navre d’ailleurs.
Quelques objet, l’espace environnant et, non pas un raton-laveur, mais bien un fugace personnage qui joue à cache-cache avec le miroir posé placidement sur un chevalet d’atelier.
Des objets donc, une lampe en terre cuite, quelques outils, la copie d’une tête de Nefertiti, des clefs et autres parements de serrure, une enclume… J’en passe qui tous pourtant se sont à un moment donné, et pour une période limitée bien que durable, comme imposés à moi…
EM/ extrait des notes relatives à “Quant à soi…” Chexbres 2005
Ici bas
tissu urbain... celui dans lequel je me débats
“Se rappeler qu’un tableau – avant d’être un cheval de bataille, une femme nue, ou une quelconque anecdote – est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées”.
Une fois de plus la formule empruntée à Maurice Denis fait mouche, tant il est vrai qu’en amont d’une série dédiée à une ville somme toute bien ordonnée on trouve surtout des préoccupations proprement picturales, recomposant à petites touches un grand ensemble constitué initialement de pépites récoltées, par le biais du dessin, et dûment consignées dans des carnets.
Extrait des notes d’atelier, avril 2011
Montagnes magiques!
S'y trouver, mais au sens le plus figuré qui soit
La montagne…
Je crois, assez simplement, que j’aime m’y trouver.
Et probablement le mot est-il ici particulièrement
judicieux. Je m’y sens bien. Je sais parfaitement qu’elle peut se montrer
menaçante et pourtant elle me rassure. Elle peut se faire épuisante, elle
m’apaise; se montrer exigeante, je m’adapte à ses caprices.
Un peu comme tout le monde certainement, je prends la mesure de ma “petite personne“.
Je me sens tout petit, mais pas sous le seul angle physique
car, tandis qu’elle révèle (sinon réveille) ce qui en moi cède à la léthargie
d’une vie sédentarisée et citadine, elle pousse aux retrouvailles de sentiments
simples et nobles, comme ceux qui animaient nos jeux et nos rêves d’enfant.
Elle me replonge dans ces jours heureux où des actes d’absolue
bravoure le disputaient aux moments de rêverie qu’ils irriguaient !
Or cela fait maintenant quelques années qu’un carnet de dessins accompagne mes pérégrinations. Il ne justifie pas le but d’une sortie, pourtant il est devenu l’un de ces objets qui, s’ils manquent au paquetage, pèsent lourdement par leur absence (un peu comme l’imperméable oublié ou la gourde restée vide). J’y collecte une multitude de dessins travaillés à même le paysage. Prélèvements qui n’ont guère d’autre but que de matérialiser un peu du bonheur des retrouvailles décrites plus haut. Il s’en est fallu des dessins (il s’en est fallu des carnets) avant d’oser le geste simplissime consistant à utiliser l’un de ceux-ci pour en faire une peinture.
EM/ 2008 Extrait d’un commentaire paru dans le magazine Mountain Report
Laissez parler les petits papiers…
Ou la constitution d'un vrai trésor de guerre!
"Depuis quelques temps, de solides petits carnets s’empilent…"
Un petit cadeau tout bête d’un maître relieur, sous la forme d’une poupée, a probablement mis le feu aux poudres. Peut-être serait-il plus judicieux de constater qu’elle s’est proposée d’incarner la première pierre d’un édifice qui depuis a pris une certaine ampleur ?
Une poupée donc… Soit un petit livre, vierge de contenu, concrétisation du savoir faire de celui qui apprend à façonner le livre, usant de colle, de fil, de lames et de pas mal de tact.
L’embarquant dans un séjour à l’étranger, j’étais assez heureux de constater à mon retour que cet ouvrage avait accueilli, en moins de trois semaines, une bonne soixantaine de dessins.